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Quand les approches créatives interrogent l’écologie et vice versa

Sur l’invitation de Perrine Poupin et Théa Manola, la Rencontre AAU #3 intitulée Sensibilités, manières d’habiter et de concevoir interroge les écologies et les approches créatives en réunissant pour l’occasion Joanne Clavel et Mathias Rollot. 

À partir d’une discussion sur les pratiques de créations dans leurs recherches, leurs enquêtes respectives dans le monde de l’architecture ou des arts chorégraphiques mais aussi dans différents milieux plus ou moins urbains, plus ou moins agricoles, plus ou moins utopiques, iels questionnent les tissages entre pratiques et théories pouvant éclairer des devenirs écologiques. Bien qu’interférant parfois avec le monde académique, iels s’enthousiasment réciproquement sur les possibles somatiques d’une pensée incarnée. Iels brodent ensemble une pensée des corps avec leurs milieux en prenant appui sur des exemples d’écritures de l’espace tant construites par des architectes que des chorégraphes. 

Les lignes qui suivent sont construites à partir de la rencontre, comme des actes et une tentative de synthèse, mais aussi comme autant de poursuites libres de la conversation a posteriori.

Mots-clés : Epistémologie, Ecologie, Danse, Nature, Philosophie de l’environnement, Ecoféminisme, Biodiversité, Animal, Thérapies corporelles, Ehique, Cotravail

Du corps moderne au corps anthropocène

: Les pensées du geste tel que développées dans les recherches en danse et les Performance studies, nous invitent à penser différents « modèles de corps » qui varient selon les cultures et les époques (Ginot 2015, Bardet et al. 2019). S’il est permis de dire que la “modernité” a pensé le corps comme une double séparation à la fois du corps et de l’esprit, mais aussi de l’individu et son milieu on peut aujourd’hui interroger la période contemporaine. Que font les enjeux écologiques en cours aux corps modernes ? Au moins deux orientations majeures de modèle de corps semblent se dessiner : une voie technologique, celle du « progrès » qui allège le travail humain et attaque jusqu’au cycle du sommeil en référence au livre 24/7 de Jonathan Crary (2016), et une voie qui compose avec les rythmes de la nature tant des jours que des saisons et qui valorise la sueur corporelle au travail. S’il y a une bien plus grande diversité et de nombreuses nuances que cette proposition binaire, j’esquisse ici la tension contemporaine qui émane de mes enquêtes et surtout les larges différences d’impact écologiques que ces modèles ont sur les milieux.

M : On trouve bien ces préoccupations dans le bio-régionalisme américain des 1970’s auquel je me suis intéressé ces dernières années, notamment dans les manières dont il a pu défendre les dimensions écologiques et cosmologiques des corps (humains et plus qu’humains). Et je suis très intéressé par la manière dont des travaux tels que ceux de Geneviève Pruvost mettent encore aujourd’hui au travail ces idées, via la théorie éco-féministe et le concept de subsistance. Or, ces questions sont nécessairement critiques et politiques, s’intéresser aux rythmes quotidiens, aux postures et aux démarches, aux déhanchements et aux alliances que les corps anthropocéniques occidentaux doivent construire pour survivre – avec la technologie et la technocratie, avec le machinique et l’accéléré, avec le confortable, le pollué, l’inerte et le virtuel –, c’est à la fois formuler en creux une critique du contemporain et esquisser en contrepoint sur quels différences fondamentales des mondes écologiques pourraient exister. Qu’advient-il des corps au sein des sociétés écologiques que beaucoup appellent de leurs vœux ? Du côté des mondes de l’architecture, il est ainsi intéressant de voir dans quelle posture – physique et symbolique – se placent bon nombre de « collectifs » lorsqu’ils co-conçoivent et co-construisent dans l’espace public. Alors acteurs et actrices en un double sens, agissent autant qu’iels théâtralisent l’acte de bâtir ensemble la cité ; par leurs corps physiquement présents et actifs, ils donnent à voir et à comprendre des transformations architecturales, urbaines ou paysagères sans cela très obscures et lointaines pour les riverain·es.

: Cela résonne avec le travail du couple Halprin, composé de Anna Chorégraphe et Larry Urbaniste-Paysagiste. Ils ont développé ensemble une grande conscience du potentiel du milieu dans leur pratique sans avoir peur des rapports d’échelles et d’intégration. Ainsi les larges échelles spatiales tant de la nature que de la ville permettent d’agir sur les problèmes sociaux contemporaines et provoquer des transformations sociales. Janice Ross, historienne, date cette prise de conscience du potentiel de la rue lors de l’explosion de joie à San Francisco à la fin de la seconde guerre mondiale « Spontaneously, the streets became stages for performances of euphoria and anarchy »(Ross, 2007, p.71). Au fil du temps, le couple conceptualise la ville comme une partition donnée des usages qu’il faut apprendre à recomposer et à détourner. Par exemple, Citydance (1977), est une performance pour encourager l’organisation en communauté. L’art devient une force créatrice pour de nouveaux usages urbains par les collectifs, pour recycler et faire avec l’héritage bâtis et lui ouvrir de nouveaux possibles de vivre ensemble.

Métamorphose épistémologique d’une recherche incarnée

M : Défendre un travail sur le corps en tant que chercheur·es invite non seulement à faire une place à celui-ci dans nos travaux en tant que concept et objet d’étude digne d’intérêt, mais aussi à considérer les manières dont la recherche scientifique pourrait aussi travailler avec le(s) corps : comme autant de médiums de transmission et de démonstration, de pensée et d’action à la fois. En ce deuxième sens, le corps n’est plus uniquement ce que l’on évoque en congrès international, mais une autre façon de faire rencontre scientifique, entre êtres incarnés, terrestres, situés et singuliers en tous points. Moyen et fin à la fois, la corporéité est alors une façon – parmi bien d’autres – de se rapprocher de l’épistémologie féministes des “savoirs situés”, bien théorisée au moins depuis 1988 et la parution de l’article éponyme de Donna Haraway. C’est aussi et encore une invitation à travailler dans le cadre des humanités écologiques telles que les conçoivent des chercheur·es comme Deborah Bird Rose, de façon plus décoloniale – en envisageant par exemple les manières dont nos procédures concrètes d’enquêtes de terrain disposent les corps, voire disposent des corps d’autrui. C’est à intégrer ces différents paradigmes épistémologiques à mes travaux, à mes méthodes et à ma posture de chercheur que je travaille aujourd’hui.

J : Comme Mathias, je suis très enthousiaste par ce qu’ouvre ce mouvement transdisciplinaire des humanités écologiques et pour lesquels les contributions des « marges » et des « Suds » sont essentielles. Face à la matérialité des crises écologiques, le constructivisme des sciences humaines et sociales est repensé, son ethnocentrisme questionné en levant le poids des héritages philosophiques binaires et duels dont nous venons de parler, pour ouvrir sur des perspectives relationnelles. L’activité de la nature et des milieux reprend une place (agency) dans l’étude des dispositifs, des situations, des archives… J’œuvre à y associer les savoirs du corps par la valorisation des pratiques, des techniques corporelles, des relations de coprésences. Tout un spectre sensible est ainsi mis en culture dans la recherche, parfois dans leurs épaisseurs historiques, dans leurs variations géographiques ou culturelles. Équipées des études culturelles (Cultural studies) les rapports de pouvoir – qui ont menés à la destruction de la nature – sont explorés en partant du postulat que les idées, les manières et les groupes sociaux opprimants agissent aussi sur les autres qu’humains. Cet engagement épistémologique menant à la description transversale des rapports de pouvoirs éclaire les liaisons provoquant iniquité, domination sociale et crises écologiques. En cela, elles sont proches de l’écologie politique comme par exemple celle développée par des géographes de la Political ecology (Robbins 2011, Chartier et Rodary 2016). Enfin, et c’est un point important pour notre sujet sur les arts et la créativité : les humanités écologiques invitent à l’élaboration de nouveaux récits, à de nouveaux modes d’écritures, y compris artistique et au-delà des mots, dans un élan engagé et transformateur vers la société. Cette invitation élargie les modalités d’enquêtes et de transmission afin de se rendre attentif, sensible à la complexité des situations (Haraway 2019, Myers 2020). Cette écoute des mondes autres qu’humains, comme celui des animaux, tentent d’élargir les champs d’expériences et de sensations dans les analyses des co-spatilités. Les techniques du corps permettent d’inclure différentes modalités d’attentions pour se laisser affecter par le monde animal et ainsi les inclure dans la recherche.

M : On pourrait s’arrêter un peu sur ce fait qu’à l’occasion, les « modalités d’attentions » sont perturbées, et pour le meilleur !, par le réel. Slavoj Zizek, par exemple, n’a-t-il pas raison d’affirmer que « la pensée ne vient jamais au jour spontanément, d’elle-même, dans l’immanence de ses principes » ? Pour le philosophe, « ce qui nous incite à penser est toujours une rencontre traumatique, violente, avec un réel extérieur qui s’impose brutalement à nous, remettant en cause nos façons habituelles de penser. En tant que telle, une pensée véritable est toujours décentrée: on ne pense pas spontanément, on y est contraint ». Accepter alors la contingence d’un réel qu’on ne maîtrise pas tout à fait, et qui peut en cela même nous amener ailleurs, c’est peut-être se donner toutes les chances de générer les conditions de possibilités de la pensée. C’est ce que j’ai aimé dans le travail de traduction réalisé ces dernières années sur l’ouvrage Architecture Depends, de Jeremy Till – texte magistral construit de bout en bout en hommage à la contingence, et l’intérêt de son acceptation pour l’architecte. Et c’est aussi ce qui m’a fait passer des enjeux actuels autour de « la biodiversité » – dont on entend aussi parler sous l’idée de « sixième extinction de masse des espèces (Cowie et al., 2022) » – à des réflexions plus centrées sur « l’animal », en ce que ce dernier concept semble bien plus à même de re-convoquer à nouveaux frais les questions de sensibilité, tout autant que les concepts phénoménologiques un peu datés de Rencontre, d’Ouvert ou encore de Visage. Par-delà le flou et les débats considérables qui entourent le concept de biodiversité, mais aussi à bonne distance de l’imaginaire commun entourant son usage, le terme d’animal force quant à lui à faire travailler en bonne synergie éthiques environnementales et éthiques animalistes selon d’autres dynamiques, échelles et finalités. Penser avec « l’animal » transforme radicalement, affecte les modalités d’attention que nous portons aux édifices, aux infrastructures et aux territoires. Quel récit l’architecte pourrait-il par exemple co-construire avec les animaux non-humains reconnus non seulement comme des agents moraux doués de sensibilités, mais aussi comme des acteurs et actrices à la fois individuels et collectifs des milieux ? Dans ce cadre, plus encore qu’à la zoopolis philosophique et juridique de Donaldson et Kimlicka, c’est à la zoöpolis « trans-spéciste » de la géographe Jennifer Wolch qu’il faut sans doute s’intéresser face au « profond anthropocentrisme » des « théories urbaines contemporaines ».

: Je partage pleinement l’intérêt des approches sensibles auprès des animaux. Dans le champ chorégraphique je les active via les notions de devenirs ou (re) devenir animal, que ce soit par l’émulation perceptive, la simulation motrice, les coprésences animales et autres chemins de mobilisation de la matérialité et de l’image du corps (Clavel 2022). Cependant, ce que j’aime dans la notion de biodiversité c’est à la fois sa composante éthique, la biodiversité c’est la diversité du vivant problématisé par sa disparition (Maris 2010) et sa composante scientifique qui permet d’inclure tant les processus historiques des vivants sur Terre que les multiples échelles d’espaces et d’intégrations du vivant. La biodiversité c’est la réplication de l’ADN, la respiration cellulaire des mitochondries, le flux nerveux provoqué par la lumière, le serpent qui dort, la meute de loups de cette vallée qui mangent des écrevisses, la forêt montagnarde ou encore l’océan atlantique…. Ce passage des gènes aux écosystèmes permet, il me semble, d’activer une pensée du milieu dont on parlait précédemment et relier ainsi les vies par leur histoire passée, les interactions contemporaines et leurs possibles devenirs.

Avant de finir, je souhaitais revenir sur l’articuler de tous ces enjeux de recherches-épistémologiques, méthodologiques, éthiques, écologiques – par la créativité et l’art et le décloisonnement théories/pratiques. Dans le projet Plages Vivantes humanités environnementales, adossé à un observatoire de la biodiversité des plages, nous avons travaillé de notre côté avec les usages, les pratiques et les perceptions liées aux laisses de mer, ce que laisse la mer. Nous avons activé des enquêtes dans la baie de la forêt (Finistère) sur les perceptions des algues et son évolution au cours du temps, sur les modalités de gestions des plages, et enfin sur l’expérience offerte par chacune des plages. Pour ce dernier volet j’ai invité Emma Tricard, chorégraphe. Ensemble nous avons développé un protocole « écosomatique » qui nous permette de décrire la singularité des plages et la force des expériences somatiques qui s’y inventent. Ensuite, pour partager l’imagination et les sensations que chaque plage nous inspirait, nous avons mis en place un atelier participatif afin de multiplier les descriptions, les relations à la mer, aux dunes, à ses habitants… et spéculer ensemble sur leurs devenirs face aux changements globaux, face à Gaïa… Nous souhaitions amener les participants à porter leur attention au-delà du visuel, à mettre des mots sur leurs expériences, à penser les devenirs de cette plage précise qu’iel explore. L’atelier se compose d’une double exploration du milieu de la plage et de notre corps comme milieu, d’une double expérience de spéculation par une fiction corporelle lors du voyage somatique et d’une projection dans le futur à partir de la plage précise où l’on se trouve. Se dessine ici, une pratique artistique qui vient à la fois développer un processus et une proposition artistique en soi, mais aussi créer son propre dispositif de récolte de matériaux de recherches.

Ecouter le podcast sur la chaine CanalU des rencontres AAU

Bibliographie

Ateliergeorges, Rollot, M. (dir.), 2018, L’hypothèse collaborative. Conversation avec les collectifs d’architectes français, Marseille: Hyperville.

Bardet, M., Clavel J. et Ginot I., (eds.), 2019, Écosomatiques: penser l’écologie depuis le geste. Montpellier : Deuxième Époque.

Bird Rose, D., Robin, L.2019, Vers des humanités écologiques; suivi de Oiseaux de pluie. Marseille: Wildproject.

Clavel J., 2022, Introduction, Journée d’étude Sensations animales, Mars 2022, Paris.https://www.ladyss.com/IMG/pdf/2022_je_sensations_animales_livreta5-w.pdf

Chartier, D. et Rodary E., 2015, Manifeste pour une géographie environnementale. Géographie, écologie, politique. Paris : Presses de Sciences Po.

Cowie, R.H., Bouchet, P. and Fontaine, B., 2022, « The Sixth Mass Extinction: fact, fiction or speculation? ». Biol Rev, 97: 640-663.DOI : 10.1111/brv.12816

Crary, J., 2016, 24/7, Le capitalisme à l’assaut du sommeil. Paris : La Découverte.

Donaldson, S., Kymlicka, W., 2016, Zoopolis. Une théorie politique des droits des animaux, Paris: Alma.

Ginot, I. (ed)., 2014, Penser les Somatiques avec Feldenkrais. Politiques et esthétiques d’une pratique Corporelle. Lavérune: L’Entretemps.

Halprin A., Andrien B., Corin F, 2014, Anna Halprin, Danser la vie, Bruxelles, Contredanse. DVD https://www.dancing-life.com/fr/en, 2022.

Haraway, D., 2009, « Savoirs situés : la question de la science dans le féminisme et le privilège de la perspective partielle », In Des singes, des cyborgs et des femmes. La réinvention de la nature, Nîmes : J. Chambon.

Maris, V., 2010, Philosophie de la biodiversité. Petite éthique pour une nature en péril. Paris: Buchet-Chastel.

Myers, N., 2020: « Anthropologist as Transducer in a Field of Affects » In Knowings & Knots: Methodologies and Ecologies of Research-Creation, N. Loveless (ed.), Edmonton: University of Alberta Press, 97–127.

Muséum national d’Histoire naturelle, 2019. Site du programme de sciences participatives Plages vivantes humanités environnementales : https://www.plages-vivantes.fr/alamer/edito/pole-humanites-environnementales

Pruvost, G., 2021, Quotidien Politique. Féminisme, écologie, subsistance, Paris: La Découverte,

Raumlaborberlin , 2008, Acting in Public. Raumlaborberlin im Gespräch = conversations with Raumlaborberlin, Berlin: Jovis Verlag.

Rollot, M. & Younès, C., 2019, « La collaboration festive : une éthique de fondation des lieux», Revue française d’éthique appliquée, 8, 142-151.

Rollot, M., 2023, Les territoires du vivant, un manifeste biorégionaliste, Marseille: Wildproject.

Ross, J., 2007, Anna Halprin. Experience as dance. Berkeley, Los Angeles: University of California Press.

Robbins, P., 2011, Political ecology. A critical introduction. Oxford : Wiley-Blackwell Publishing.

Till, J., 2009, Architecture Depends, MIT Press.

Wolch, J., West, K., Gaines E., T., 1995, «Transspecies urban theory», Environment and Planning D: Society and Space, Vol. 13, 6, pp.735-760

Wolch, J., 1996, « Zoöpolis », Capitalism Nature Socialism, Vol. 7, 2, pp.21-47

Zizek, S., 2006, « Le Sujet Interpassif »In La subjectivité à venir. Essais critiques, Paris: Flammarion, p.13.

Image à la UNE : Duo dansé par Darious Ghavami et Maurice du ShanjuLab, Gimel, Suisse. Tous droits réservés Victoria Grin. Avec l’autorisation des photographes pour cette publication.

Citer ce billet : Joanne Clavel et Mathias Rollot, “Quand les approches créatives interrogent l’écologie et vice versa” in Fabrique du sensible & mutations des espaces habités, 25/01/2023, https://rencontreaau.hypotheses.org/?p=2191.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Mathias Rollot (3 février 2023). Quand les approches créatives interrogent l’écologie et vice versa. Fabrique du sensible & mutations des espaces habités. Consulté le 18 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tlx0


Mathias Rollot

Architecte diplômé d’état, Mathias Rollot est maître de conférences en Théories et pratiques de la conception architecturale et urbaine à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble, chercheur au CRESSON et membre associé au Laboratoire d’histoire de l’architecture contemporaine (LHAC) de l’ENSA-Nancy.

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